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0 1 juin 2013
Un de nos bénévoles dans le journal Métro !
Article tiré du Journal Métro du 1er mai 2013
Pourquoi était-ce si important pour vous de défendre cette cause?
Parce que ça me touche personnellement. Avec GRIS-Montréal, on travaille à défaire les préjugés et les stéréotypes. On va dans les écoles pour parler de notre vécu et pour répondre aux questions des jeunes. Souvent, ils sont surpris de voir arriver un grand Noir costaud de six pieds trois pouces. Certains Haïtiens se sentent interpellés. Ils disent qu’ils ne comprennent pas, qu’il n’y a pas de Noir gai. Ces rencontres permettent de briser des mythes. Parfois, on est la première personne homosexuelle que les jeunes rencontrent. Nos interventions les aident à changer leur perception. Des initiatives auxquelles vous avez pris part et dont vous êtes particulièrement fier?
J’ai élaboré deux programmes avec GRIS-Montréal pour former les intervenants à interagir dans les classes multiethniques et avec les nouveaux arrivants. Je suis aussi impliqué avec Arc-en-ciel d’Afrique, un organisme qui permet aux homosexuels de se rencontrer et de discuter au cours d’activités. J’y ai rencontré des gens extraordinaires, qui m’ont beaucoup apporté. Avec eux, j’ai travaillé aux deux premières éditions de Massimadi, un festival de films gais black qui se déroule chaque année en février pendant le mois de l’histoire des Noirs.
Croyez-vous que la communauté LGBT est bien intégrée à Montréal?
Il y a encore beaucoup de travail à faire pour mettre fin à la discrimination. On le remarque en classe. Pour les jeunes, c’est correct de traiter quelqu’un de tapette. Les professeurs ne font rien, ils laissent passer. C’en est devenu banal. Il y a aussi beaucoup de préjugés et de stéréotypes dont il faut se défaire. Par exemple, je trouve dommage que les médias n’évoquent que le village pour parler des homosexuels. Les organismes communautaires sont bien plus représentatifs, mais ont très peu de visibilité. Le village est encore un lieu cloisonné. Il est très masculin, blanc et catholique. Il ne représente plus vraiment ce que sont les gais aujourd’hui. Par ailleurs, être gai, ce n’est pas juste faire le party. Même si je sors à l’occasion, je suis plus que ça. J’ai un chum, j’aimerais fonder une famille, avoir des enfants… On parle très peu des homosexuels dans une perspective sociale.
Steve François, un jeune homme de 28 ans d’origine haïtienne, a fait de la lutte contre l’homophobie son cheval de bataille. Bachelier en sciences politiques, ce résidant de Rosemont–La-Petite-Patrie s’implique depuis quatre ans auprès de GRIS-Montréal et d’Arc-en-ciel d’Afrique, des organismes qui militent pour faire tomber les préjugés auxquels sont toujours confrontés les membres de la communauté homosexuelle et LGBT dans leur quotidien.
JULIE ROY - JOURNAL METRO